Il est 3h du matin

La stagnation mentale est la plus grande peur du vagabond. « C’est pire que la mort. Quand on est mort, on n’est plus capable d’utiliser le corps ni l’esprit. Les deux cessent d’exister. Mais quand il n’y a pas d’activité dans l’esprit, on a un corps qui est rendu inutile. Quel est le but d’être vivant sans aucune stimulation mentale ? » Il pense ces pensées pour éviter sa plus grande peur tandis qu’il marche sur les rues sans aucune destination particulière. Il marche sans cesse pour trouver lui-même dans le monde physique comme on cherche la signification dans les textes littéraires pour trouver une partie de nous-mêmes en accorde avec le reste de l'humanité. Pour lui, ses pensées sont tout — ce sont les seuls morceaux qui composent son identité fragile, une identité qui se décompose peu à peu tandis qu’il continue d’exister. Il pense pour ne pas disparaître.